De sombres heures s'annoncent...

« -Fort-Criant en vue Amiral ! »
 
Je tourne la tête. Effectivement, de loin, on distingue vaguement la tour qui se dresse fièrement en son centre, à travers la brume. Ce qui est étrange, en revanche, c’est qu’on ait pu s’en approcher autant sans avoir été intercepté par un quelconque bâtiment Réprouvé, sans aucune difficulté.
 
« - La brume va bientôt disparaître, aux postes de combats, je veux que l’on soit à portée de tir avant qu’ils ne nous remarquent. »
 
Les hommes courent à leurs postes, tandis que je descends sur le pont, rabattant mon casque sur la tête, lance à la main. Cette fois-ci, c’est bon, on y est, pas de retour en arrière. Pas d’aide.
 
Soudain, le bruit ambiant du navire s’arrête. Je tourne la tête pour voir ce qu’il se passe, et je remarque que nous n’avançons plus. De plus, le ronronnement des machines n’est plus audible. Une panne générale ? Comment est-ce possible ?
 

Je suis bien trop occupé à comprendre ce qu’il se passe pour voir le navire qui nous fonce droit dessus…

Le navire à l'allure fantomatique accordée par la brume qui reste contre tout attente. Un navire silencieux pourtant, aucun son n'en vient comme si c'était le néant, les voiles apparentes, déchirées immenses, le blason noir les épées croisées déchirées.




Le navire fonce sur le Valkyrie, des yeux jaunes luisants à travers la brume transperçait le cœur des hommes.

Sur le pont Bridelion apercevait de temps à autres au grès de la brume, un homme, non une carcasse putride et imposante, une longue cape noire flottait derrière lui dans le vent, usée en bas.

Le navire approchait encore par moment il semblait disparaître, mais quand on l’apercevait, il était monstrueux immense, un terrible géant des mers prêt à briser le pauvre navire des hommes...

Je regarde la brume. J'ai cru apercevoir quelque chose du coin de l’œil. Je la scrute attentivement, mais je ne vois rien. 

Ce n'est que quand je m'apprête à détourner le regard que je le vois. 

Un navire, bien plus grand que le nôtre, nous arrivant droit sur la tronche, je crois apercevoir une silhouette dessus, mais je n'en suis pas sûr. Peu importe, cette chose nous arrive droit dessus, et sûrement pas pour faire un banquet. 

"-Navire en approche! A vos postes! "


Je me rends à côté de la barre, et j'attrape le gnomotophone afin d'entrer en communication avec ce navire étrange. C'est là que je me rends compte que tout nos systèmes sont en panne... Pas seulement nos moteurs et le gnomotophone, mais tout le reste, nos machines de défenses, plus rien ne marche. Et nous sommes trop peu nombreux pour nous servir du Valkyrie correctement. 




C'est avec une boule au ventre que je m'accoude au bastingage, cherchant du regard ce navire qui disparaît de temps en temps, fixant cette mystérieuse silhouette lorsque je parviens à la voir.

Le navire approchait encore, pendant quelques secondes, la silouhette apparaissait à Bridelion.

Une créature qui le fixait, ses cheveux filasses pendouillaient sur ses yeux jaunes et profondément enfoncés dans sa face osseuse lui donnant un air encore plus sinistre. Son regard glaçait le cœur de Bridelion.

Il portait une armure qui ressemblait à la sienne, rougie par le sang et la rouille.

Puis tout comme son navire il semblait disparaître tel un spectre.

Je blêmi en le voyant. Cette créature est terrifiante, mais pourtant, son visage et cette armure me rappelle quelqu'un... Je n'arrive pas à trouver qui, mais je suis sûr d'avoir déjà vu ce visage quelque part... Et ces voiles, que je distingue...

C'est notre blason, qu'est-ce donc que cette manipulation? J'entends le bruit des planches sur la coque qui s'écartent pour laisser sortir les canons, mais je sais d'avance que si nous ne pouvons bouger, notre angle mort à l'arrière ne pourra être défendu. 

Je prie pour qu'ils nous abordent, c'est la seule solution qui nous permettrait de pouvoir riposter convenablement. 

"- IDENTIFIEZ-VOUS, OU NOUS OUVRONS LE FEU!"


Je crie assez fort pour couvrir la distance, normalement. 


Quelque chose au fond de moi me dit cependant que je ne vais pas apprécié ce qui arrive...